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Trouvez les comparaisons qui renforcent le sens des adjectifs de couleur.



* Ê tre rouge comme (colè re)…

*Devenir rouge comme (timidité, é motion)…

*Devenir rouge comme (sous l’effet de le chaleur, de l’effort)…

*Blanc comme (visage)…

*Blanc comme (innocence)…

*Noir comme…

*Jaune comme…

14. Dé finissez le type des locutions suivantes et expliquez leur sens:

- brû ler une é tape, brû ler le pavé,

- brû ler la politesse à qqn

- brû ler de l’encens devant qqn

- brû ler ses vaisseaux

- brû ler la chandelle par les deux bouts

- donner un coup de chapeau

- donner un coup de main

- donner un coup de té lé phone

- selon la jambe le coup

- le coup de pied de l’â ne

- sans coup fé rir

- donner carte blanche

- ê tre blanc comme un linge

- rougir jusqu’au blanc des yeux

- c’est bonnet blanc et blanc bonnet

- manger son pain blanc le premier

 

15. Remplacez l'expression en italiques par un des verbes proposé s:

Accuser, dé molir, é claircir, é mettre, exposer, organiser, prouver, pré parer, suspecter, tester.

– C'est vous qui serez chargé de mettre sur pied le prochain colloque.

– Ils ont commencé à mettre à bas la vieille usine où travaillait mon grand-pè re.

– II a ré ussi à mettre en lumiè re les vraies motivations du meurtrier.

– Cette expé rience met en jeu la vie de trop de personnes; il faut l'annuler.

– Elle a mis en cause son patron qui é tait, selon elle, le vé ritable responsable.

– Le gouvernement a mis en circulation de nouveaux billets.

– Le té moignage de sa concierge a mis en é vidence son innocence.

– C'est le printemps! Il faut mettre en é tat la maison de campagne pour l'é té.

– Pendant l'examen, le jury mettait le candidat à l'é preuve pour ê tre sû r qu'il conviendra au poste.

– Je mets en doute la validité du scrutin.

16. Voici une sé rie d'expressions formé es à partir du verbe mettre.

Mettre la main sur, mettre en terre, mettre en place, mettre de cô té, mettre les pieds dans le plat, mettre la main à la pâ le, se mettre quelqu'un à dos, mettre sur la paille, mettre sur pied, mettre bat, mettre au courant, mettre en scè ne.

Par quel des verbes simples suivants peut-on les remplacer: s’emparer de, participer, é conomiser, gaffer (fam.), s'alié ner, organiser, accoucher, informer, ré aliser, enterrer, ruiner, installer.

17. Donnez le sens des expressions lexicalisé es suivantes (centré es autour du verbe mettre): mettre au monde, mettre en service, mettre le doigt dans l'engrenage, mettre qqn sur la voie, n'avoir rien à se mettre, mettre de l'eau dans son vin, mettre au point, mettre à l'aise, se mettre en frais, mettre le couvert, mettre les points sur les i, mettre le pied à l'é trier à quelqu'un.

18. Remplacez les expressions en italiques par un des verbes proposé s:

dé cider, s'emporter, s'en aller, intervenir, partir, ré aliser, surprendre, vieillir

1. Il est impossible de discuter avec lui, il prend la mouche pour un rien.
II n'a pas su quoi dire; visiblement, je l'avais pris au dé pourvu.

2. Vous ne voulez pas vous plier à la rè gle commune? Vous pouvez prendre la porte.

C'est au moment de prendre congé qu'il lui a baisé la main.

3. Vous prendrez la parole quand ce sera votre tour.

4. Elle s'est bien rendu compte en peinant dans l'escalier qu'elle prenait de l'â ge.

5. En voyant combien les opinions é taient conflictuelles, il a pris le parti de se taire.

6. II a pris conscience de son erreur, mais c'é tait trop tard.

 

19. Classez les locutions cité es ci-dessous en mettant dans une colonne les unité s analytiques, dans une autre les expressions stables, dans une troisiè me les groupements phrasé ologiques synthé tiques:

– par monts et par vaux

– n’avoir ni feu ni lieu

– c’est à prendre ou à laisser

– ê tre maigre comme un clou

– gagner des mille et des cents

– avoir le cœ ur gros

– n’avoir pas froid aux yeux

– promettre monts et merveilles

– courir un danger

– saisir une occasion

– avoir de l’é toffe

– croquer le marmot

– à vau l’eau

 

20. Expliquez les groupements phrasé ologiques et trouvez leurs é quivalents en russe (anglais, moldave) si possible:

– battre le pavé

– bruler la chandelle par les deux bouts

– en mettre sa main au feu

– faire l’é cole buissoniè re

– jeter son bonnet par-dessus le moulin

– lire entre les lignes

– mettre une affaire sur le tapis

– passer l’é ponge sur

– prendre la clé des champs

– aller à toute bride

– c’est là que gî t le liè vre

– ê tre né coiffé

– faire é chec aux projets de qqn

– faire qqch contre vents et maré es

– faire son lé zard

– se ronger les ongles

– tenir à qqn la bride serré e (ou courte)

– tourner autour du pot

– tracer sur le sable

 

21. Trouvez parmi les mots donné s le premier terme de la comparaison:

Capricieux, ennuyeux, froid, gueux (pauvre), honteux, long, pâ le, sage, tê tu, triste.

... comme un rat d’é glise

... comme un â ne

... comme un renard qu’une poule aurait pris

... comme une image

... comme un jour sans pain

... comme un jour de pluie

... comme le marbre

... comme la mort

... comme un bonnet de nuit

... comme une chè vre

Arriver (venir), se battre, se dé mener, dormir, se dresser, jacasser, parler, partir, raisonner, rire.

... comme mars (maré e) en crê me

... comme une marmote

... comme un diable dans un bé nitier

... comme une flè che

... comme une pie

... comme un perroquet

... comme une huî tre

... comme un coq

... comme un lion

... comme un bossu

 

22. Trouvez la locution exprimant la mê me idé e que le verbe: apitoyer, convenir, craindre, dé sirer, mourir, paraî tre, participer, publier, se venger.

 

23. Donnez les é quivalents russes, moldaves des unité s phrasé ologiques franç aises:

Cheveux blancs, linge blanc, feuille blanche, passer une nuit blanche, arme blanche;

Prendre le volant, passer prendre qqn, prendre au dé pourvu, prendre une photo, prendre le large, prendre terre, prendre un chemin, prendre des forces, prendre de l’â ge, prendre sur la bouche, prendre sur son sommeil.

 

24. Trouvez les é quivalents franç ais, locutions verbales ou verbes, des groupements phrasé ologiques russes:

Снять свое предложение, снять ответственность, снять с должности, снять осаду, снять копию (с документа), снять урожай, снять яблоки, снять мерку, снять комнату;

Положить начало чему-либо, положить конец чему-либо, положить предел чему-либо, положить заплату;

Жаркое лето, жаркий климат, жаркий пояс, жаркое сражение, горячее солнце, горячая любовь, горячее сердце, горячий темперамент.

 

25. Expliquez la provenance des groupements phrasé ologiques:

À la queue leu leu

Ê tre comme un coq en pâ te

Faire des gorges chaudes

Ne pas ê tre dans son assiette

 

26. Expliquez le sens des locutions suivantes et pré cisez leur origine (histoire, litté rature, mythologie, mé tiers, faits de la vie).

À chaque fou sa marotte

Appeler (nommer) un chat un chat

Attendez-moi sous l’orme

Au diable vauvert

Avoir la chair de poule

Battre comme plâ tre

C’est son dada

Chanter toujours la mê me antienne

Damer le pion à qqn

É lever sur le pavois

Ê tre comme l’â ne de Buridan

La cour du roi Pé taud

Le quart d’heure de Rabelais

Lit de Procuste

Manger son pain à la fumé e du rô t

Mettre toutes les voiles au vent

Monter sur ses grands chevaux

La pomme de discorde

Ré clamer à cor et à cris

Relever le gant

Se battre contre des moulins à vent

S’en aller en eau de boudin

Tenir le dé de la conversation

La toile de Pé né lope

Toute les herbes de la Saint-Jean

Trancher le nœ ud gordien

Tuer la poule aux œ ufs d’or

Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué

 

27. Donnez une locution phrasé ologique synonyme pour chaque locution ci-dessous:

À trompeur, trompeur et demi.

De nuit, à la chandelle l’â nesse paraî t demoiselle à marier.

Il faut é corcher l’anguille quand on la tient.

Il ne faut pas courroucer la fé e.

Il n’y a point de hé ros pour son valet de chambre.

Le gland ne devient pas chê ne en un jour.

Se jeter à l’eau de peur de la pluie.

Se ressembler comme deux œ ufs.

Tout ce qui est blanc n’est pas farine.

Un œ uf aujourd’hui vaut mieux que l’oie du demain.

 

28. Le mot temps fait partie de plusieures expressions. Consultez le dictionnaire pour expliquer la signification des suivantes: à temps, perdre le temps, de temps en temps, c’est du temps perdu, en mê me temps, rattraper le temps perdu, tout le temps, tuer le temps, les premiers temps, une question de temps, il est temps (de faire qqch), peu de temps avant (aprè s), avoir le temps, perdre son temps.

 

29. Remettez les expressions suggé ré es par le sens dans les phrases suivantes:

1. S’il veut... il n’a qu’à aller prendre ses repas au restaurant; nous ne feront pas une cuisine spé ciale pour lui.

2. Comme je n’ai pas le temps d’aller chez moi l’aprè s-midi, je... dans un petit restaurant prè s du bureau.

3. Comme je me lè ve à huit heures, et que mon autobus part à huit heures et demie, j’ai juste le temps de... avant de partir.

4. Depuis qu’elle a dé cidé de maigrir et a commencé à suivre un ré gime, elle..., j’ai peur pour sa santé.

5. J’avais faim et j’ai... le plat insipide et dé goû tant qu’on m’a servi dans cette auberge.

6. Toute la journé e je suis resté coincé au bureau, je n’ai mê me pas pu dé jeuner, alors quand je suis rentré j’avais une de ces faims et j’ai....

 

30. Associez l’expression à son sens:

1. avoir la main heureuse 2. mener d’une main de fer 3. ne pas y aller de main morte 4. faire des pieds et des mains 5. de main de maî tre 6. bas les pattes 7. avoir les mains lié es   ·mener avec sé vé rité et autorité ·faire l’impossible pour obtenir quelque chose ·ê tre coincé, ne rien pouvoir faire ·avoir beuacoup d’habileté ·interdiction de toucher ·faire quelque chose avec é nergie, avec force · avoir de la chance

 

31. Trouvez les locutions proverbiales qui correspondent à l’idé e exprimé e dans les phrases suivantes:

Dé penser son revenu d’avance.

Qui sait parler, s’explique et peut aller partout.

Quand on poursuit deux affaires à la fois, on s’expose à ne ré ussir ni dans l’une ni dans l’autre.

Souvent un homme survient au moment où l’on parle de lui.

Il n’est un homme si sage, si habile, qui ne fasse quelquefois des fautes, qui ne se trompe.

Tout ce qui a l’apparence du mé rite, n’en a pas toujours la ré alité.

Venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la mê me occasion pour terminer deux affaires.

Plusieurs petites sommes ré unies en font une grosse.

En gé né ral, il ne court point de bruit qui n’ait quelque fondement.

Tomber d’un malheur dans un pire.

C’est le ton, c’est la maniè re dont on dit les choses qui dé note l’intention de celui qui les dit.

Changer, troquer par mé prise une chose dé fectueuse contre une autre plus dé fectueuse encore.

Donner plein pouvoir à quelqu’un, l’autoriser à faire tout ce qu’il voudra.

Cela vient trop tard, quand on n’en a plus besoin.

Mettre en ré serve ce qui, dans une circonstance difficile, vous permettra de subsister.

Celui qui revient d’un pays fort é loigné peut raconter tout ce qu’il veut, sans craindre qu’on le dé mente.

Il vaut mieux jouir d’une bonne renommé e que d’ê tre riche.

Il faut rendre à chacun ce qui lui est dû.

 

32. Relevez les locutions phrasé ologiques et expliquez-les:

1. Ma foi! dit Julien, qui veut la fin veut les moyens; si, au lieu d’ê tre un atome, j’avais quelque pouvoir, je ferais prendre trois hommes pour sauver la vie à quatre (Stendhal). 2. Il est à remarquer que l’avant-garde est d’habitude à tê tes multiples que qui se ressemble s’assemble, et que le mê me « iné dit » se retrouve en mê me temps dans des œ uvres diverses (Triolet). 3. Cecile regarda son mari: un joli garç on, sans aucun doute, mais il n’avait pas inventé la poudre (Aragon). 4. Bon courage! le mal passé n’est que songe, et quoique le mal futur ait les bras longs, il ne nous tient pas encore (Laboulaye). 5. – Je l’oubliais, s’é cria-t-il, blê me, les dents serré es, l’é cume à la bouche, j’avais tort. La caque sent toujours le hareng et quand on a servi des coquins... (France). 6. Un soir, elle ne rentra point à Yonville. Charles en perdait la tê te, et la petite Berthe, ne voulant pas se coucher sans sa maman, sanglotait à se rompre la poitrine (Flaubert). 7. L’auteur, quelque part en France, avait alors d’autres chats à fouetter (Aragon). 8. On a bien raison de dire qu’un malheur ne vient jamais seul! (Pergaud). 9. D’ailleurs, il n’avait pas un centime, personne à pré sent ne le payait, on lui mangeait la laine sur le dos, un pauvre boutiquier comme lui ne pouvait faire d’avances (Flaubert). 10. Souvent je m’é pouvante moi-mê me, lorsque je pense à ma responsabilité; car le gouvernement nous persé cute, et l’absurde lé gislation qui nous ré git est comme une vé ritable é pé e de Damoclè s suspendue sur nos tê tes (Flaubert). 11. – Et tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâ te, à te goberger! (Flaubert).

 

 

33. Retrouvez le sens des expressions donné es.

a) des expressions lié es au corps:

1. Avoir l’estomac dans les talons a. Ê tre curieux, indiscret
2. Mettre son nez partout b. Ê tre pressé
3. Ê tre sans cervelle (ou dans la lune) c. Ê tre trè s fatigué
4. Avoir une dent contre qqn d. Ne rien entendre
5. Avoir la dent dure e. Ê tre fou
6. Avoir la dent f. (L’enseignant fait la geste pour illustrer l’expression)
7. Avoir le feu au derriè re g. Ne rien dire
8. Etre une langue de vipè re h. Ê tre é tourdi, distrait
9. Faire les pieds à qqn i. Avoir trè s faim
10. Faire un pied de nez j. Avoir la critique sé vè re
11. Mettre les pieds dans le plat k. Donner une leç on (avertissement, ré primande) à qqn
12. Ê tre sur les genoux l. En vouloir à qqn
13. Avoir la tê te à l’envers m. Ê tre mé disant
14. Ê tre tombé sur la tê te n. Avoir une attitude servile
15. Faire des ronds de jambe (ou, plus familier: ê tre un lè che-bottes/ lé cher les pieds ou les bottes de qqn) o. Intervenir de maniè re maladroite
16. Ê tre sourd comme un pot p. Avoir faim
17. Faire la sourde oreille q. Feindre (faire semblant) de ne pas entendre
18. Ê tre muet comme une carpe (un poisson) r. Avoir l’esprit agité

 

b) des expressions lié es aux animaux:

1. Verser des larmes de crocodile a. Personne é tourdie
2. Ê tre nu comme un ver b. En belles paroles, en promesses
3. Tirer les vers du nez de qqn c. Ne pas venir à un rendez-vous
4. Se lever au chant du coq d. Avoir autre chose à faire
5. Poser un lapin e. Faire semblant de pleurer
6. Courir deux liè vres à la fois f. Chercher querelle à qqn
7. Faire le singe g. Etre enroué
8. Payer en monnaie de singe h. Faire deux choses à la fois
9. Prendre le taureau par les cornes i. Faire l’imbé cile, imiter qqn
10. Avoir un mal de chien j. Avoir des difficulté s à agir
11. Avoir du chien k. Affronter un problè me
12. Avoir un chat dans la gorge l. Faire dire ce que l’on veut à qqn
13. Avoir d’autres chats à fouetter m. Ê tre (totalement) nu
14. Donner sa langue au chat n. Se lever tô t
15. Tê te de linotte (oiseau) o. Renoncer à trouver une ré ponse
16. Chercher des poux à qqn p. Avoir du charme

 

 


 

VI. Lexique à usage social

 

La langue n’est point la cré ation d’une couche sociale, mais le produit de toute la socié té (14). Elle sert de moyen de communication à tous les groupes de la socié té. Mais les classes sociales ou les groupes socio-professionnels utilisent souvent un lexique servant à leurs inté rê ts et se distinguant de forme de la langue nationale. Les formes particuliè res de ce langage sont les argots et les jargons.

Marouzeau nomme le jargon un langage artificiellement cré é par ceux qui veulent rester incompris des non-initié s. (25) Un exemple de jargon en France é tait le jargon des pré cieuses en vogue au XVIIe siè cle dans le salon de la marquise de Rembouillet: l’ameublement de la bouche – les dents, les chers souffrants – les pieds, les commodité s de la conversation – le fauteil, etc.

L’argot, selon Marouzeau, est le langage spé cial qui sert aux membres d’un groupe social afin de s’isoler de tout le reste de la socié té.(25) A. Dauzat en pré cise que « parler argot, c’est employer des mots, des expressions bannis de la langue acadé mique, mais en faveur de ceux qui... affectent une indé pendance de langage... ».(25) Depuis le XVIIe, l'argot demeure une langue secrè te, de connivence et triviale.Le mot argot, dé rivé au XVIIe sié cle d'argoter dont l'origine est plus que discuté e, s'emploie diversement. Le mot «argot» apparaî t pour la premiè re fois en 1628 dans un ouvrage de O. Chereau, le Jargon ou Langage de l'argot ré formé , qui s'inspire largement d'un dictionnaire publié en 1596 par Pechon de Ruby à la suite de la Vie gé né reuse des mercelots, gueux et bohé miens. (28) Au XVe siè cle l’argot des malfaiteurs s’appelait le jobelin. Ensuite apparaissent les dé nominations synonymes du jobelin: le jargon, la langue verte.

Au dé but l’argot n’é tait considé ré qu’un langage des malfaiteurs, tandis que de nos jours, il dé signe un certain nombre de langages spé ciaux: l’argot des artistes, des é tudiants, des soldats, etc. L’usage de l’argot est limité aux circonstances, aux cas où il est utile: dans l’exercice de la profession et lorsqu’on ne veut pas ê tre compris des profanes. (25)

L’argot sert de source d’enrichissement à la langue nationale, au langage populaire, aux parlers locaux. Les mots autrefois argotiques dupe, duper, mioche, gueux font aujourd’hui partie de la langue courante.

L’argot cré e des mots par remplacement et par dé formation des unité s lexicales da la langue gé né rale. Ceci se fait par divers procé dé s:

a) emploi mé taphorique: panier à salade – voiture, tuer – apaiser, refroidir, quilles – jambes. L’argent a une multitude d’appelations mé taphoriques: graisse, galette, oseille. Il existe une quantité d’argotismes trè s expressifs pour dé signer l’agent de police: flic, poulet, mouchard, cierge, roussin. Comme le dit A. Dauzat « la mé taphore est une des principales forces cré atrices des langages argotiques » (14); calembours: cloporte (à l'origine signifiant consierge, " qui clot les portes" ), greffier – chat (de griffe); synecdoque: un rond pour un " sou", mé tonymie: un feu pour un revolver; antiphrase: sucrer (pour maltraiter), villa ou couvent (pour prison); euphé misme: le fil (pour la corde), la veuve (pour la guillotine).

b) morphologie dé rivationnelle (ce sont des procé dé s de formation propres à la langue nationale)

– affixation: bonjourier – voleur de chambres d’hô tel. Souvent les affixes employé s par l’argot sont particuliè rement cré é s: -muche, -oche, -igot: sourdoche – lanterne, parigot – parisien;

– abbré viation: bide – bidon, dé gui – dé guisement; troncation des mots: alouf – alumette; sté ré o – sté ré osystè me.

– dé rivation impropre: le luisant – le jour, la profonde – la cave, le collant – le pantalon;

– redoublement: jojo – joli, chouette; rififi (de rif – feu)– combat.

c) emprunt aux langues é trangè res et aux parlers locaux: bazir (ital.) – tuer, fourbe (ital) – voleur, moukè re (esp.) – femme de lé gè re conduite, flic (de l'allemand fliege, " mouche" ) – policier, flouss (arabe) – argent, bougnoul (oualof) – noir, gonze (ital. ) – paysan; provinciales: aripon pour orteil (prov. arpioun, " griffe" ), guss (du gascon gus, gueux), baratin (de barat tromperie). Les mots emprunté s changent souvent de sens dans l’argot.

Le verlan est la preuve mê me de la volonté de cré er une langue secrè te. Le principe semble simple: inverser les syllabes du mot, donc le prononcer à l’envers (ver-lan). Dans la pratique par contre, il ne va pas de soi de reconnaî tre les mots. Le verlan est surtout populaire dans la banlieue parisienne. Limitons-nous à quelques exemples, parce que ce phé nomè ne linguistique est trè s sujet à la mode. On a ainsi commencé à renverser les mots à nouveau, faisant l’incompré hensible: keum < mec, beur < arabe, zarbi < bizarre, laisse beton < laisse tomber. (28)

Il faut remarquer que l’argot n’est qu’une langue seconde, surtout pour les membres de certains groupes sociaux é tant relié s par toutes sortes d’activité. Les argots des mé tiers constituent le type le plus ré pandu dans les socié té s modernes. La profession, a remarqué depuis longtemps M. Bré al, spé cialise le langage comme la mentalité et cré e des associations d’idé es, des dé signations particuliè res des mé tiers. (7) L’argot professionnel ne transforme pas les mots de la langue gé né rale, en ne leur donnant qu’une acception supplé mentaire: pied – опора, лапка; main – захватка, подвес; chien – стопор; mouton – подвесной молот.

Mais, il faut se garder de confondre l’argot et « la langue spé ciale ». (28) Le langage professionnel ne double pas le lexique par des substitutions, comme le fait l’argot; il l’enrichit en lui ajoutant des termes né cessaires à l’activité d’un certain milieu. La connaissance des termes spé ciaux est superflue dans la vie courante. Le terme est un mot qui dé signe une notion spé ciale et la terminologie spé ciale pré sente un systè me de signes qui se caracté rise par sa stabilité et sa monosé mie. L’enrichissement du lexique spé cial est dû aux progrè s de la science. Comme exemple on peut citer les termes de l’é nergie nuclé aire: positron, ioniser, atomistique. Une source fé conde de formation des termes nouveaux est la suffixation:

– (noms) accé lé rateur, condenseur, ré acteur, cisaillement, frittage.

– (adjectifs) plastique, spasmotique, radial, variationnel, abrasif, amalgable.

– (verbes) gommer, aciduler, sonoriser, acidifier.

La terminologie spé ciale se sert plus largement que le lexique courant de la composition des mots par emploi de deux radicaux d’origine savante: cardiographie, aé romè tre, termophone. L’abbré viation est un autre procé dé de large productivité: TA – traduction automatique, h. p. – haute pression, SMR – station maî tre radar. Un grand nombre de termes sont emprunté s: stock, getter, agré gat. Les termes emprunté s peuveunt à leur tour servir de base de dé rivation: draguer (to drag) – dragueur, draguage.

 

 

QUESTIONNAIRE

 

1. Qu’est-ce que c’est que le jargon? 2. Qu’est-ce que c’est que l’argot? 3. Par quels procé dé s de formation de mots les argots sont-ils cré é s? 4. Qu’est-ce que c’est que le verlan? 5. Parlez du terme. 6. Quelle est la diffé rence entre l’argot, le langage professionnel et la terminologie? 7. En quels domaines l’argot est-il le plus productif? 8. Quel est le rô le de l’argot?

EXERCICES

 

1. On a de plus en plus tendance à dé nommer des classes sociales dé favorisé es ou des groupes sociaux handicapé s par une expression atté nué e. Trouvez à quelle expression correspondent les termes suivants.

Les vieux; un asile de fous; les clandestins; les pauvres; une lionne; l'alcoolisme; le cancer; unlicenciement; les fous; les retraité s; les pays pauvres; les sourds; les aveugles; un handicapé; un balayeur; les victimes civiles pendant une guerre.

Les mal voyants, le troisiè me â ge, l'é thylisme, un hô pital psychiatrique, le quatriè me â ge, une personne à mobilité ré duite, des malades mentaux, une employé e de maison, un technicien de surface, les é conomiquement faibles, les pays en voie de dé veloppement, les mal entendants, un plan social, une longue maladie, les sans papiers, les dé gâ ts collaté raux.

 

2. Mê me travail avec les sigles, qui, utilisé s en abondance, nous é loignent de la ré alité nommé e. Ce sont souvent des sigles techniques, mais le nom technique « cache » la ré alité humaine. Un SDF, une IVG, une FlV, un smicard, un Rmiste

Un avortement

L'insé mination artificielle

Un clochard

Quelqu'un qui, pour son travail, gagne
le salaire minimum.

Quelqu'un qui, sans travail, touche
une allocation sous certaines conditions.

3. À l’aide des mots de la liste, trouvez le sens des expressions en italiques: amé liorer, mauvais, partager (faire un compromis), plus d’espoir, sans argent, situation compliqué e.

1. Il vient d’avoir une augmentation du salaire: «Ç a mettra un peu de beurre dans les é pinards.»

2. À la sortie du ciné ma: «Ce film est navet

3. Aprè s une longue discussion entre mari et femme: «J’en ai assez de tes salades

4. Aprè s un long marchandage entre le client et le vendeur: « On va couper la poire en deux. »

5. Vers la fin du match de football. Le supporter de l’é quipe qui perd par 3 à 0: « Les carottes sont cuites! »

6. Au moment de payer sa part aprè s un repas qu’il a fait avec des amis: « Je n’ai pas un radis. »

 

4. D’aprè s le contexte, essayez de trouver le sens des mots ou des expressions italiqué s:

Deux truands ont cambriolé une banque. Mais l’un d’eux a voulu partir avec l’argent. La suite s’est mal passé e. Pour organiser ce coup, je m’é tais pressé le citron. Mais il a voulu partir avec tout le blé . J’aime pas qu’on se moque de ma pomme et qu’on me prenne pour une poire. Alors on s’est battus. Je lui ai envoyé une châ taigne dans la fraise... Il a sorti son revolver. Moi, le mien. Mais ce jour-là, j’avais pas la pê che. J’ai pris une prune dans le bras. Le raisin a coulé ...

 

5. Si laisser tomber quelqu'un comme une vieille chaussette signifie clairement « abandonner quelqu'un sans mé nagement », les expressions familiè res qui suivent ne donnent pas leur sens au premier abord. Leur signification n'est pas la somme des significations des é lé ments qui les composent et ce n'est jamais le sens propre. Cherchez l'image qui en est à l'origine et expliquez-les:

– Reprendre ses billes – Avoir les dents longues

– Lâ cher les baskets à quelqu'un – Avoir sa dose

– Refiler le bé bé à quelqu'un – Avoir la pê che

– Avoir les boules – Lire bien dans ses pompes

– Pé ter les plombs – Faire monter la mayonnaise

– Resserrer les boulons – Pé daler dans la choucroute

– Passer la brosse à reluire – En avoir ras la casquette
– Casser la baraque à quelqu'un – Cracher dans la soupe

– Rouler sa caisse – Les avoir à zé ro

– Revoir sa copie – S'occuper de ses oignons

6. En parlant d'une ou plusieurs personnes, on peut, en franç ais familier, utiliser ces expressions. Quel est leur sens?

1 – Une armoire à glace 6 – Un inspecteur des travaux finis

2 – Une bonne poire 7 – Un bout de chou

3 – Le dindon de la farce 8 – Un remè de à l'amour

4 – Un agité du bocal 9 – Du beau linge

5 Un chaud lapin 10 – Le gratin

7. Attention, franç ais familier. Un sens peut en cacher un autre.


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