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Ce n'est pas du tout ce que vous croyez. Que signifient les expressions suivantes?



1 – La cerise sur le gâ teau 11 – C'est pas de la tarte 21 – Le bol

2 – C'est (du) bé ton 12 – Un pé pin 22 – Un bahut

3 – Un pé tard 13 – Un os 23 – Une boî te

4 – Un sac à viande 14 – Une salade 24 – Un cadavre

5 – Un sac à puces 15 – Le souk 25 – Des radis

6 – II y a un lé zard 16 – Le cafard 26 – Le blé

7 – Une fleur 17 – Une ardoise 27 – Un balai

8 – C'est du gâ teau 18 – Un jeton 28 – Un canon

9 – Un lardon 19 – Une crè che 29 – La caisse
10 – La flotte 20 – Le pot 30 – La gerbe

 

8. Donnez le mot complet:

Troncation classique: le ciné, un mé lo, la mé té o, un(e) é colo, un appart, de l'intox, une mob, maso, les stups, le prof, un pro.

Troncation + suffixation: un alcoolo, un apé ro, le direlo, un hé lico.

Troncation nouvelles: lacata, la/le perf, c'est deg, crade.

Troncation d'expressions: le ptit dè j', sans dé c', comme d'hab', tt'aprem, un max.

 

9. Complé tez le texte suivant en choisissant parmi les trois expressions proposé es celle qui appartient au langage familier.

Hier, il m’est arrivé un drô le de... (1). Je rentre dans un... (5) pour boire un... (9). À cô té de moi, il y avait une... (2). Je commence à ... (6). J’avais l’impression de l’avoir vue quelque part. Je lui demande où elle... (10). Elle me dit « à deux pas d’ici ». Je l’invite à ... (3). Elle se fâ che, met... (7) sur la table et... (11). Je l’ai revue ce matin, c’est la femme de mon...(4). Il m’a... (8). Il va falloir que je trouve... (12).

1. truc, histoire, aventure

2. nana, jeune femme, jeune fille

3. bouffer, dé jeuner, manger

4. direlo, patron, directeur

5. bar, bistrot, café

6. lui faire la cour, la draguer

7. de l’argent, 10 francs, 10 balles

8. viré, mis à la porte, licencié

9. verre, pot, café

10. vit, habite, crè che

11. s’en va, se barre, sort

12. du travail, du boulot, un emploi

 

10. Remettez les propositions ci-dessous en langue courante et traduisez-les en russe (moldave) en employant les expressions familè res de la langue maternelle.

1. Je suis dans la dè che / fauché , je n’ai mê me pas de sous pour m’acheter des clopes. Peux-tu me prê ter un peu de fric? 2. Arrê te, tu ne penses quand mê me pas que je vais te donner du blé / pognon, tu ne m’as mê me pas rendu les 500 balles que tu m’as tapé la semaine passé e. 3. Tiens donc, tu en as des fringues! Regarde cette jupe et ce jean! Elles sont belles ces godasses, c’est quelle pointure? 38, tu me les prê tes? 4. Y’a pas le feu, on ne peut pas y aller plus tard? En fait, elle est nulle ton idé e, c’est vachement con. 5. Ç a va, j’ai pigé, je me casse, salut! 6. Oh, t’es casse-pieds, j’en ai plein le dos / le cul de ta mauvaise humeur. Fous le camp, j’veux plus te voir! Moi, par contre, j’ai la pê che, c’est la forme. 7. Cool, tu changeras de look, ce sera en tout cas moins ringard que ce que tu as sur le dos! 8. T’as vu le mec, là -bas avec sa tignasse rouge, il est mignon! 9. Non, je ne rentre pas dans ce boui-boui, ç a pue le poisson et la bouffe est dé gueulasse. Si on va se goinfrer au resto chinois du coin? 10. É coute, fous-moi la paix, j’suis crevé, j’ai un coup de pompe. 11. Allez, tu viens? Alors, on va au « Café du sport », la bouffe est bonne et Jean y fait la plonge. 12. Ah non, je n’aime pas sa tronche, t’as pas vu son pif? En plus il a une nana, je peux pas la sentir. 13. É coute, le gosse est malade, il faudrait appeler le toubib. 14. Ah ces mô mes, ils nous coû tent la peau des fesses, en plus ils chialent sans arrê t! 15. Tu viens avec nous, on va au cinoche, puis on va se bourrer / se prendre une cuite. Et aprè s on va s’é clater en boî te. 16. Pierre, le copain de Sylvie, prend sa bagnole, il va venir avec ses potes, mon frangin sera é galement de la partie et Sophie avec son Jules. 17. J’veux pas d’emmerdes avec les flics. Les poulets sont partout. Je ne viens pas. 18. Laisse beton, tu racontes des salades / conneries. Allez viens, on se casse. 19. Putain alors, ma bagnole est encore en panne, ç a me fait chier. Je ne pourrai pas sortir ce soir, à moins de prendre la guimbarde de mes parents. 20. Mais si un chauffard me rentre dedans, je suis dans de beaux draps! On prend ta bé cane? 21. S’il ne pleut pas é videmment! Ben quoi, et ta piaule alors, qu’est-ce qu’il lui manque?

 

11. Ré é crivez les mots du verlan en langue courante. Donnez leur traduction en russe, en moldave, en anglais.

Gé man, un tarpé, un keuf, un keum, une meuf, une gnolba, un skeud, un tromé, un rebeu, un relou, un bouffon.

 

12. Voici une liste de mots vulgaires, familiers et argotiques: bagnole, cabot, chialer, flinque, godasse, laï us, se marrer, radin, rigoler. Quels sont leurs synonymes dans la langue courante.

 

13. Ré partissez les mots suivants selon la grille:

langue familiè re langue populaire argot verlan

piger, air-co, agiter les gambilles, Adam, s’envoyer au aller-retour, ê tre aux allongé s, aminche, Arbi, bakchich, se balager, balai, ballot, banco, baraka, barbotage, basduc, bath, bec, bé bar, beignef, bernicles, binz, binette, boî te, banleuse, brelica, câ blé, caincrin, carotter, casse, avoir la chaleur, chauffard, ché fo, chelou, chierief, chiper, chosette, chouette.

 

14. Dé pistez les mots argotiques des dialogues ci-dessous et transposez-les en langue courante.

Il flotte encore (argot)

Alain: Tu sais, je viens de claquer tout mon fric sur la bouffe. Je dois ê tre carré ment dingue.

Carole: Quel gueuleton ç a va ê tre! Maintenant, on se tire pour trouver un coin peinard et se taper la cloche.

Alain: Tiens! C'est gé nial, ici! Regarde tous les piafs!

Carole: Zut alors! Il commence à flotter et je n'ai pas d' pé broc.

Alain: Je n'en reviens pas, moi! Mais quelle guigne!

Carole: Quel temps de chien! Il tombe des cordes!

Alain: Oh, mais j'en ai marre! En é té, on crame et en hiver on caille!

Carole: Saucé e de malheur! Encore un pique-nique qui est allé en eau de boudin.

Quelle boui-boui

Ré gis: J'espè re que ce n'est pas un boui-boui comme celui d'hier soir. Il é tait cradingue celui-là!

Né lie: Ne t'inquiè te pas. Ce resto est de premiè re. Regarde comme c'est nickel!

Ré gis: Oui, c'est vrai. Mais, je commence à avoir les crocs, moi. Je vais me goinfrer ce soir.

Né lie: Moi aussi! Je m'en pourlè che les badigoinces d'avance.

Ré gis: Tu as vu ces prix?! Deux cents balles pour du brouille-mé nage! La boustifaille à ce resto, ç a doit ê tre le coup de fusil!

Né lie: Calme-toi! C'est moi qui ré gale. Tu prends l'apé ro, toi? Voilà le barman.

Ré gis: Ce guindal de flotte me suffit. Quand je picole, je deviens bourré en un rien de temps... un vrai poivrot.

Né lie: Mais le serveur pourrait toujours te filer du café si tu pré fè res. Qu’est-ce qu'il est devenu au fait, notre serveur?

Ré gis: Gé nial! Pas de douloureuse!

Né lie: Et s'il ne se pointe pas dans deux s'ondes, pas de pourliche!

La grande boum

Marc: C'est chouette, cette boum!

Paul: Mais mate un peu comme ils sont tous bien fringué s! Et moi qui ai l’air d'un clodo!

Marc: Ben, pourquoi tu te fais de la bile? Tu es trè s bien comme ç a. Tiens! Cette nana-là te bigle! Peut-ê tre qu'elle en pince pour toi! Va la brancher!

Paul: Rien à chiquer! J'aurais la trouille.

Marc: Tu dé jantes! Tu n'es pas venu pour draguer? Ben, é coute! Je crois que tu as besoin de t'en jeter un derriè re la cravate comme moi. C'est moi qui paie la premiè re tourné e.

Paul: Tu as perdu la boule! Tu veux me voir tomber dans les pommes? Si je m'humectais les amygdales avec ce tord-boyaux que tu as dans la pince, je serais rond comme une queue de billard.

Marc: Alors, si tu as soif, tu peux toujours grenouiller.

Paul: Tu sais, c' n'est pas marrant. Tout le monde ici parade avec une clope à la gueule. La fumé e schlingue! Je vais avoir mal à la gargue si je reste ici.

Marc: J'ai l'impression que tu n'es pas fait pour les soiré es, mon vieux!

Le chouchou du prof

André: Ah, la vache! Le paquet de devoirs qu'il fiche aux potaches, ce prof... ce n'est pas croyable!

Yvette: Je n'ai mê me pas le temps de les faire parce que je dois bosser ce soir. Je crois que je vais sé cher le cours demain.

André: Mais tu t'es fait é tendre au dernier exam, toi, et il y en a un autre vendredi.

Yvette: Je sais bien. Et si je ne le potasse pas, je suis frite!

André: Il doit ê tre cinglé de penser qu'on peut lire tous ces bouquins en deux jours! Je crois qu'il est sado.

Yvette: Ben, oui! Sachant que je ne suis pas calé e en maths, il me pose toujours des colles et me fait plancher devant toute la galerie. Il me casse les pieds, lui!

André: Mais tu as remarqué que son chouchou semble toujours cartonner aux examens? Il ne reç oit que des mé ganotes!

Yvette: Je ne peux pas le blairer, ce gonze! En plus, il est moche à caler des roues de corbillard. Et il a un oeil qui dit zut à l'autre!

André: Et tu as zieuté un peu ses tifs? A chaque fois qu'il se fait dé boiser la colline, le merlan fait de sa tê te un melon dé plumé.

J’ai la crè ve

Marie: Salut Robert! Ben, où il est, Thomas?

Robert: Il dit qu'il a attrapé la crè ve, qu'il est mal fichu.

Marie: Ah, celui-là, il se croit toujours à l’article de la mort. La semaine derniè re, il pensait qu'il allait clamser d'une crise de battant! Je n'ai jamais vu un hypochondriaque pareil!

Robert: Les mé d'cins prennent la tangente quand ils le voient dé barquer!

Marie: L'hô pital doit avoir un pageot permanent pour lui avec son blaze dessus!

Robert: II y a quand mê me quelque chose qui ne tourne pas rond: il tousse constamment mais n'arrê te pas de fumer. Puis, il en fait toute une salade parce qu'il a mal aux é ponges. II va flipper au point où il va se faire une belle corbuche.

Marie: Un de ces quatre, un tranche-lard va lui dire de passer sur le billard. Je suis sû re que ç a va le requinquer et en moins de deux!

 

15. Depuis la parition des messages é crits par té lé phone portable une langue franç aise bizarre, bazé e sur les sons et les abré viations s’est dé veloppé e sous nom de texto. Reliez les messages à leur traduction: 1. KESTUMDI? 2. G PA CZI 3. TOQP? 4. BJR 5. A2M1 6. TBL 7. GT’M 8. TPREC? 9. KESTUFE? 10. TUMPLE

 

16. Expliquez les procé dé s de formation des argots suivants: cadavre, boit-sans-soif, calmos, carbi, casse-pieds, cata, chaumiè re, chie-dans-l’eau, chofa, chô meur, dada, dame, deb, dé f, destroy, diam, diche, dic, é colo, é glise, é ponge, é tabli, exo, farine, dinde, didgette, demi-jambe, dé boucleur, é clipse.

 

17. En consultant le dictionnaire trouvez des mots argotiques pour remplir la grille suivante (d’aprè s les procé dé s de formation):

 

Emprunts affixation dé rivation impropre abré viation mé taphore  

 

18. Spé cifiez la fonction formative des suffixes des termes suivants. Relevez les cas où les mê mes termes portent une double fonction.

a) chargeur, chargeuse, commentateur, dalleur, é cranisateur, exploitateur, hockeyeur, marbreur, monopolisateur, planché teur, parqueteur, programmateur, affaiblisseur, attenuateur, é metteur, localisateur, oscillateur, prolongateur, ré acteur, brocheuse, enduiseuse, mé langeuse, soudeuse.

b) coupletier, chansonnier, gazier, gantier, liftier, pantouflier, sabotier, bombardier, chalutier, pé trolier, gé ol.: argentifè re, allumiè re, ardoisiè re, argilifè re, crayè re, marniè re.

c) communiste, socialiste, sé paratiste, dadaï ste, existentialiste, impressionniste, ré aliste, ciné matographiste, projectionniste, scé nariste, dentiste, oculiste, psychiatriste, linguiste, orientaliste, fumiste, rampiste.

d) é lectricien, historien, nuclé onicien, physicien, mathé maticien.

 

19. Expliquez le sens et la formation des termes linguistiques suivants:

a) abré viation, alté ration, adé quation, conceptualisation, contamination, composition (des mots), dé rivation, mé morisation, mé taphorisation, modification, phonation, restriction (du sens des mots), sé mantisation, spé cialisation, structuration, diphtongaison, monophtongaison, comparaison, dé clinaison;

b) affectivité, contiguï té, complexité, é motivité, mentalité, similarité;

c) affaiblissement (du sens des mots), changement, ennoblissement (du sens des mots), é largissement (du sens des mots), fonctionnement.

 

20. Pré cisez les acceptions spé ciales des noms des parties du corps humain qui suivent et trouvez-en des é quivalents russes, moldaves.

Bouche, bras, corps, cœ ur, cou, coude, dent, dos, nez, mâ choire, main, joue, jambe, oreille.

 


VII. Lexique à usage territorial

 

L’é volution historique d’un é tat, le devenu de son statut territorial dé termine la naissance de la langue nationale. De la multitude des langues existantes au Moyen  ge sur le territoire de la France actuelle l’une fut plus puissante et plus progressive pour gagner du terrain et devenir la langue nationale des Franç ais. Le francien – dialecte de l’Ile-de-France – est proclamé langue d’É tat en 1539 par l’ordonnance de Franç ois I (7). Le franç ais gagne l’un aprè s l’autre les domains administratif, des sciences, de la litté rature. Le devenir de la langue nationale franç aise comporte une sé rie d’é tapes car, comme A. Dauzat le dit lui-mê me, « la substitution d’une langue à une autre ne s’opè re qu’aprè s un contact prolongé de deux idiomes au cours duquel le plus puissant gagne progressivement du terrain. » (25). Pourtant le franç ais d’aujourd’hui est plus riche que l’ancien franç ais. Le lexique d’une langue se trouve en é tat de modification perpé tuelle et a ses particularité s locales qui se pré sentent sous forme de dialectes et patois.(14)

Les dialectes sont des parlers locaux qui ne servent pas de la langue commune et officielle et qui n’ont pas de forme unifié e: ils varient de ré gion à ré gion. Les groupes é thniques se sont prononcé s pour la conservation de leurs langues, leurs coutumes et traditions. À l’é poque actuelle certains dialectes sont maintenus et parlé s comme: le catalan, le corse, le lorrain, l’occitain, le flamand, le breton, le basque, l’alsacien. Un dialecte se pré sente comme un troyau, entouré d’une zone de vibration, qu’on appelle un peu conventionnellement « la limite » d’un dialecte.(21) La structure linguo-gé ographique d’un dialecte est dinamique, parce qu’elle est le ré sultat de deux tendances opposé es – tendance à la conservation (traits dialectaux) et tendance à la destruction (traits litté raires). (21)

Les patois sont les dialectes locaux, ils ont une nuance de plus et on ne les é crit pas. La plupart des hommes parlant le patois connaissent bien le franç ais national. Les enfants connaissent le patois mais hors de leurs familles et de leurs cantons on parle le franç ais national. À l’é tape de l’unification du pays l’é tat franç ais engagea une lutte acharné e contre les dialectes, voire contre la langue des minorité s nationales pour la diffusion du franç ais sur tout son territoire. (7) Cependant à l’é poque actuelle le bilinguisme continue sur certains territoires de la France. Selon A. Dauzat le bilinguisme continue et paraî t encore durer. (25) L’influence du franç ais national sur les patois se manifeste tout d’abord sur le vocablaire. Tous les mots relatifs aux innovations té chniques, aux transformations du mobilier, des vê tements, des transports, aux dé couvertes, aux sciences nouvelles sont adopté s par les patois du franç ais national. Les patois à leur tour conservent mieux les vocables ayant rapport à la vie rurale, aux parties du corps, aux traditions et usages locaux (25). La prononciation et le systè me grammatical des patois restent moins influencé s par le franç ais national. Le long de son dé veloppement la langue franç aise s’est enrichie de plusieurs mots et expressions des patois. Le franç ais a adopté du provenç al les mots tels que: asperge, cadeau, cigale, amour, ballade; du normand: bateau, bord, vague, cingler.

Le franç ais national est à son tour modifié sous l’influence des dialectes, des patois, ce qui donne naissance au franç ais ré gional, produit de l’é volution linguistique. Il est un intermé diaire entre le franç ais national et les patois. Les patois co-existent auprè s du franç ais ré gional. Selon Gré visse il est important de noter la confusion de deux ré alité s: le dialecte et le franç ais ré gional.(5) La diffé rence entre la langue nationale et le franç ais ré gional se fait sentir sur la prononciation, sur certaines distinctions grammaticales et sur la diversité du vocabulaire. La prononciation du Midi s’en distingue fortement: les sons nasaux n’y existent presque pas, le timbre est é levé, le « r » grasseyé manque. Les plus frappantes particularité s grammaticales sont: l’emploi du passé simple dans la conversation, la conjugaison avec l’auxiliaire « ê tre » certains verbes aux temps composé s (je suis é té, je suis passé ), l’existance en grand nombre de verbes pronominaux (se manger, se penser). Quant au vocabulaire le franç ais ré gional comprend des mots tombé s en dé sué tude dans le franç ais national: quitter (laisser) à Poitou, courtil (jardin) en Bretagne, espé rer (attendre) en Normandie, etc.

Il est né cessaire de noter que dans les ré gions francophones de l’Europe, de l’Afrique, de l’Amé rique de nord et de l’Asie le franç ais a des particularité s qui le distinguent du franç ais standard. Au Canada et en Belgique il existe un grand nombre de mots sé mantiquement diffé rents des mots du franç ais standard nommé s respectivement canadianismes et belgicismes.

 

 

QUESTIONNAIRE

 

1. À base de quel dialecte le franç ais moderne s’est-il constitué ? 2. Donnez la dé finition du dialecte. 3. Donnez la dé finition du patois. 4. Quelle est la diffé rence entre le dialecte et le patois? 5. En quoi consiste le franç ais ré gional? Quelles en sont les particularité s? 6. Dans quels pays du monde le franç ais est-il ré pandu? 7 Quelles sont les distinctions entre le franç ais standard et les variantes du franç ais d’autres pays?

 

EXERCICES

 

1. À l’aide du dictionnaire trouvez de quelles ré gions sont les mots dialectaux suivants: cafouillis, cagnard, cagouille, caisse, calepin, carbonade, carnotset, cariole, carroussel, catalogne, caver, chartreuse, chaude, chicaner, chicon, chique, cigare, clenche, cluse, collé gial.

2. Traduisez les mots de l’exercice pré cé dent. Dites quelles changements sé mantiques ont-ils subi? Sont-ils des cré ations nouvelles ou non?

 

3. Dans la liste suivante, reliez chaque mot franç ais à son é quivalent qué bé cois.

1. Sucette 2. Ré clamer 3. Paysan, « plouc » 4. Soda 5. Suç on 6. Liqueur 7. Limonade 8. Pleurer 9. Voiture Liqueur Schnaps Liqueur transparente Sucette Gueuler Railler Suç on Habitant Char

4. Donnez l’é quivalent de ces tournures propres à la Belgique en franç ais de France.

1. C’é tait au temps où Bruxelles brusselait. ( Jacques Brel)

2. Vous ê tes riches assez!

3. Partout dans les rues, des groupes de jeunes faisaient la guindaille!

4. Cesse de me raconter des carabistouilles.

5. Ce problè me est facile. « Il est bon que vous le dites! »

6. Je laisse le sable dans la cour pour que les enfants jouer.

7. À qui ressemblez-vous? je tire sur ma mè re.

8. Tu n’iras pas sous la drache, moi bien!

9. Il est allé de pied.

10. Il reç ut un cigare pour avoir rayé la voiture de son frè re.

11. Tu ne trouves pas que j’ai fait assez bien de progrè s en franç ais?

 

5. Remplacez les mots et les expressions souligné s (franç ais de Suisse) dans le texte par ceux de la liste suivante: se coucher, habitants, sympathique, vu personne, sa saucisse sè che, une cuite monumentale, la poussiè re, imbé cile, mangea seul, le pè re Noë l.

Lorsqu’il arriva prè s du groupe de bourgeois, il sut qu’ils le prenaient pour un bœ uf. Comme l’un d’eux avait l’air bonnard, il lui demanda s’il avait vu la famille. « Je n’ai personne vu » lui assura le vieil homme. Abandonné, il gagna l’auberge la plus proche et fit le Suisse. En dé coupant son gendarme en rondelles, il songea à ses enfants qui ne verraient pas le pè re Chalande cette anné e. Au moment de se ré duire, il s’aperç ut qu’un homme gisait dans le couloir, allongé dans la peuffe. Sû rement s’é tait-il assoupi aprè s une fé dé rale....

 

6. Quel mot emprunté au franç ais de Belgique correspond à chaque expression ou mot suivants: pé riphé rique, maillot de corps, collant, fermeture à glissiere, endive, serviette(de bain), serpillere, platrier, Abribus.

 

7. Dans le texte suivant repé rez les mots et les expressions emprunté s au franç ais de Belgique:

Une fois le minerval payé, le futur romaniste, s’il n’est pas navetteur, cherche un kot à louer. Avec un baes compré hensif et des cokoteurs amicaux, la vie du bleu promet d’ê tre belle. En prestant quelques heures au restaurant universitaire, le jobiste pourra en outre arrondir ses fins de mois. Durant l’anné e, les tempé raments et les comportements s’affirment. Il y a les manches – à – balles (ceux qui frottent la manche aux professeurs), les guindailleries (dont certains brossent les cours, se souciant peu d’ê tre de futurs busé s) et ceux qui pré parent dé jà des copions inspiré s des passages né vralgiques des syllabus.

Certains devront de ré orienter l’anné e suivante, vers un graduat ou un ré gendat. Les diplô mé s, quant à eux, chercheront un emploi, si possible full time, mais beaucoup devront se contenter au dé but d’assurer des inté rims.

8. Devinez le sens des mots et des expressions utilisé s au Qué bec.

1. J’ai pris mon portable pour recevoir tous mes courriels pendant les vacances. 2. Alain est vraiment fin, il m’aidé e à dé mé nager hier. 3. Ne capote pas! Garde ton calme, tu vas y arriver. 4. Ç a coû te des bidoux, mais j’ai vraiment envie d’acheter cette robe. 5. Je vais en parler à mon chum Franç ois. 6. Il n’y rien à manger, je vais chez le dé panneur. 7. Je suis crevé, j’ai chauffé pendant dix heures. 8. C’est é cœ urant! J’adore ç a! 9. Tu viens magasiner avec moi? On ira dans le nouveau centre commercial.

 


 

VIII. Lexique à variation temporelle

 

La langue est en é volution continue, elle ne cesse de s’inté grer à son lexique de nouvelles unité s ou d’é liminer de son corpus des é lé ments tombé s en dé sué tude. Les causes et les procé dé s d’apparition ou de disparition des mots ou des sens de mots dans une langue sont bien divers: appariton et é volution de notions techniques, é conomiques, sociales, culturelles; disparition de certains objets, institutions, oubli de certains coutumes, etc. Ainsi A. Darmesteter fait observer « à chaque moment que ce soit de son existance, elle [la langue] est dans son é tat d’é quilibre plus ou moins durable entre deux forces opposé es qui tendent: l’une, la force conservatrice, à la maintenir dans son é tat actuel; l’autre, la force ré volutionnaire, à la pousser dans de nouvelles directions. »(14)

La tendance de la langue d’inté grer à son lexique de nouvelles unité s est appelé e né ologie (5) et, respectivement, ces innovations sont appelé es né ologismes. A. Darmesteter dans son ouvrage « La vie des mots dans leurs significations » ré vè lent les causes suivantes de l’apparition des né ologismes (25):

· La langue cré e des mots ou des sens des mots nouveaux pour dé signer des faits nouveaux, des objets ou des idé es.

· Certains mots reç oivent des sens nouveaux pour remplacer les mots qui ont cessé d’exprimer la mê me chose.

Gré visse ajoute à cette classification les né ologismes involontaires. (Le Bon usage) Les uns sont dus au bilinguisme, quand le locuteur fait passer un mot ou un sens nouveau d’une langue à l’autre qui lui sont familiè res. D’autres s’expliquent par la tendance à la ré gularité, à la simplicité: solutionner est tiré de solution au lieu de ré soudre.

Il est fort difficile et le plus souvent impossible d’é tablir au juste la date de naissance d’un né ologisme (7), car la langue s’enrichit graduellement. Seulement pour certains vocables dont l’auteur est connu, la date de l’apparition est attesté e dans les annales historiques: oxygè ne cré é en 1786 par Lavoisier; sociologie en 1830 par A. Comte, etc. La plupart des né ologismes apparaî t dans la langue aux é poques de grands changements produits à l’inté rieur de la socié té. Le XXe siè cle reste le plus productif en né ologismes à cause de la multiplicité des objets nouveaux, des institutions nouvelles et aussi de l’é volution rapide des moeurs. (25) La vie des né ologismes n’est point longue. Le mot ou le sens ré cemment apparus dans la langue existe jusqu’à ce point que l’objet ou la notion nouveaux cessent d’ê tre conç us comme tels. Au moment que le né ologisme s’intè gre entiè rement dans la langue et se soumet aux rè gles de son existence il finit par ne pas diffé rer du fonds usuel de la langue et, respectivement, par ne plus ê tre nommé né ologisme: le mot ciné matographe né ologisme au dé but du XXe siè cle, à cause de la nouveauté de l’objet qu’il dé signait, aujourd’hui ne l’est plus. Le devenir des né ologismes est variable: certains né ologismes restent attaché s à un auteur, les autres en fonction du sort de leur ré fé rent se lexicalisent ou disparaissent.

Les né ologismes en tant qu’unité s lexicales se soumettent aux lois de fonctionnement des unité s lexicales dans une langue. Ainsi les né ologismes sont-ils cré é s d’aprè s les modè les dé jà existants dans la langue. Les bases lexicales et les é lé ments formatifs contribuent à la cré ation des né ologismes dé rivé s: pour dé signer une machine à fabriquer le bé ton, on a d’abord employé bé tonniè re, puis sous l’influence de nombreux autres noms on l’a nommee machine-bé tonneuse (5). Le franç ais recourt é galement à l’emprunt à d’autres langues pour dé nommer l’objet ou plus rarement la notion, arrivant de l’é tranger: jeep, laser, shampooing, etc.(14)

Les né ologismes sé mantiques sont des acquisitions de sens nouveaux par des mots dé jà existants: tabagie qui a le premier sens festin, reç oit en plus le sens lieu où l’on a beaucoup fumé . (5) Dans le domaine de la né ologie la recherche scientifique se taille la plus grande place de ses dé couvertes. Les mots nouveaux des domaines scientifique et technique se cré ent en franç ais par tradition sur des racines emprunté es aux langues grecque et latine: synapsie, colinguisme, etc. La publicité lance à son tour des termes nouveaux d’aspect accrocheur: profiloscope, tabarama, etc. Habituellement l’apparition d’un né ologisme est gé né ralement commenté e dans des textes scientifiques ou de la presse.

Il faut signaler l’existence des né ologismes linguistiques et des né ologismes litté raires ou stylistiques. Les auteurs s’assument la responsabilité de leur cré ation. Le sens d’un tel né ologisme reste à ê tre dé chifré dans le contexte: « ... je vais continuer ma promenade anté prandiale. » (R. Queneau « Les fleurs bleus ») Certaines de ces cré ations vivent dans le franç ais moderne: anglomanie cré é par D’Alambert; mé gè re par Saint-Simon.

Si certains mots nouveaux apparaissent, d’autres mots sont sortis d’usage tout au long de l’histoire du franç ais. Dans la disparition des mots il faut distinguer ceux qui s’oublient à cause de la disparition des objets, des choses qu’ils dé signaient et des mots qui font place à d’autres pour exprimer des idé es durables (25). Parmi les mots vieillis il faut distinguer, selon les causes de leur disparition, deux groupes essentiels:

a) les mots historiques ou historismes sont les mots qui dé signent des ré alité s de jadis totalement disparus. Toute une foule de termes du Moyen Age n’est plus employé e sauf dans certains ouvrages historiques: fief, vassal, mé nestrel, chalerie, gabelle, etc. Les historismes n’ont ni synonymes, ni variantes dans le franç ais moderne. Souvent les auteurs dans leurs romans historiques font appel aux historismes afin de rendre la couleur de l’é poque. Plusieurs mots historiques ne font apparition que dans des locutions figé es: chercher noise; n’avoir ni sou, ni maille; sans coup fé rir, etc. Plusieurs mots historiques ont laissé dans la langue leurs dé rivé s: choir a laissé chute, parachute, é choir.

b) les archaï smes sont des mots disparus, remplacé s par d’autres pour dé nommer des objets, des choses, des notions qui continuent à exister. L’effacement de la valeur expressive du mot amè ne à l’apparition des archaï smes (14). Le mot sé mantiquement affaibli est remplacé par un autre plus expressif, plus imagé: l’ancien chef a é té remplacé par tê te. La pré sence des synonymes et des homonymes fait aussi choisir le mot amenant moins de confusion: l’ancien ost a é té remplacé par armé e; marri par triste, etc. Il faut signaler l’existence d’un nombre d’archaï smes qui d’un cô té ont perdu une signification, mais ont gagné une autre. Malgré la disparition du sens fondamental, ces mots prennent en somme une acception nouvelle: accoucher (s’aliter) – enfanter; arriver (venir à la rive) – venir à; chercher (parcourir) – qué rir, etc.

 

 

QUESTIONNAIRE

 

1. Donnez la dé finition du né ologisme. 2. En quelles é poques le franç ais abonde en né ologismes et quelles en sont les causes? 3. Quels types de né ologismes connaissez-vous? 4. Donnez la dé finition de l’archaï sme. 5. Nommez les types de mots vieillis. 6. Quelle est la distinction entre un historisme et un mot archaï que? 7. Quelles sont les causes de l’apparition des mots nouveaux et de l’oubli des mots vieillis?

 

EXERCICES

 

1. Dé terminez la date et les causes de l’apparition des mots nouveaux ci-dessous: acalorique, accomodat, accro, acronyme, calmoduline, camé scope, cannabique, canopé e, dameuse, dé bouguer, dé chetterie, dé faisance, dé lé gitimer, é colabel, exotoxique, embalagiste, é moticone, funk, furtivité, gé nocidaire, gé notypage, glasnost, GPS, hip-hop, haptique, hypermé dia, infichu, informatiquement, jacuzzi, kilofranc, LCD, logithè que, minitel, monospace, mot-ré bus, né tiquette, neurotoxique, nursage.

 

2. Pré cisez le sens et les types des né ologismes suivants. Traduisez-les: accroche, actinite, ada, adressage, aé rofrein, cagoulé, capital-risque, cariogene, cent, chambriste, charté riser, cheap, chiral, classieux, clientelisme, dé choquage, dé compacter, dé graffitage, entarter, exfiltrer, eurodé puté, farfalle, se friter, gé nothé rapie, gogol, groove, handicapant, hot-line, illettrisme, internet, jet-ski, lambada, liposuccion, micro-trottoir, minichaine, multiplexe, narcotrafic, non-dit, nuclé orate.

3. Indiquez le degrè s de lexicalisation des né ologismes des exercices 1 et 2.

Modele: hacker – lexicalisation totale, monospace – lexicalisation partielle, lambada – lexicalisation zé ro.

 

4. Ré partissez les mots nouveaux des exercices 1 et 2 selon les procé dé s de formation en suivant la grille:

epmrunts dé rivation affixale dé rivation impropre abré viation, composition é volution sé mantique

 

En vous servant du dictionnaire trouvez des né ologismes pour remplir la grille.

 

5. Trouvez, expliquez et traduisez les mots nouveaux dans les phrases ci-dessous:

1. Face à la demande « top chrono» des administré s, l’Hô tel de Ville, a é galement mis en place un numé ro vert sur le modè le hot line pour ré pondre, en temps ré el, à leurs questions. 2. Cinquante té lé conseilleurs, les yeux rivé s sur un é cran d’ordinateur et micro-casque, fixé aux oreilles, gè rent ainsi plus de 1500 appels quotidiens. 3. Pas pour les urgentistes en tout cas. 4. Les succè s de ces services de consultation à domicile ré vè le la consé cration de la mé decine pizza qui consiste à exiger, dans la demi-heure, un mé decin à domicile quelle que soit la pathologie. 5. Té lé phone portable et internet ont largement contribué à cette impatience majeure. 6. Pour un intello, un poste en usine, c’est l’enfer. 7. Pour ne pas passer pour un leche-bottes ce lecteur a demandé à garder l’anonymat. 8. Les 34000 salarié s-coopé rateurs ne souffrent pas des oukases d’actionnaires anonymes. (Tiré de Nouvel Observateur2004-2006)

 

6. Mê me exercice.

1. Il est devenu le premier des chiraquiens. 2. Il surfe des mois sur la liste des meilleures ventes. 3. Le shit est aujourd’hui un produit de consommation courante. 4. Tant mieux, ç a le sociabilisera. 5. L’Amé ricain, qui vient d’avoir 40 ans, a inventé « le low-cost industriel ». 6. Ami du rappeur Jocy Starr s’est installé dans le paysage. 7. Logiciels qui permettent de pirater de la musique.... 8. Quelques 36 millions d’internautes utilisent dé jà un verbe qui grossira peut-ê tre bientô t nos dictionnaires: skyper. 9. Les té lé viseurs plats – de technologie LCD ou plasma – remplaceront un jour les postes cathodiques, aussi sû rement que le lecteur DVD a ringardisé le magné toscope. (Tiré de Nouvel Observateur2004-2006)

 

7. Relevez dans la presse, la publicité un ensemble de né ologismes. Paraphrasez-les en d’autres termes. Indiquez le procé dé de formation. Dites quels sont leurs connotations par rapport à celles des autres mots ou locutions possibles.

8. Relevez les archaï smes et expliquez pourquoi ils sont tombé s en dé sué tude:

1. L’Angleterre en triomphe impose aux flots amers

Sa splendide oriflamme,

Si riche qu’on prendrait son reflet dans les mers

Pour l’ombre d’une flamme (Hugo).

2. Cette famille avait hé rité des frè res Paclet le fief de Tirechappe (Hugo). 3. – Ma châ tellenie de Poissy ne m’a rien rapporté cette anné e. – Mais vos pé ages de Triel, de Saint-james, de Saint-Germain-en-laye, sont toujours bons (Hugo). 4. Il é tudia la science des herbes, la science des onguents. Il devint expert aux fiè vres et aux contusions, aux navrures et aux apostumes (Hugo). 5. Prê tres que nous vengeons, / Levez la dî me et partageons (Bé ranger).

 

9. Relevez les archaï smes dans les locutions phrasé ologiques suivantes. Faites-en la traduction:

1. Pour se dire ami, il faut avoir mangé ensemble un minot de sel. 2. Il ne faut pas mesurer les autres à son aune. 3. Avoir maille à partir avec quelqu’un. 4. Bailler à quelqu’un le livre par l’oreille.

10. Relevez les acceptions des mots vieillis dans l’extrait suivant:

Une derniè re dé pê che fit froncer le sourcil à Louis XI. – Qu’est cela? s’é cria-t-il. Des plaintes et qué rimonies contre nos garnisons de Picardie? Olivier, é crivez en diligence à M. Le maré chal de Rouault. – Que les disciplines se relâ chent. – Que les gendarmes des ordonnances, les nobles de ban, les francs-archers, les suisses, font des maux infinis aux manants. – Que l’homme de guerre, ne se contentant pas des biens qu’il trouve en la maison des laboureurs, les contraints à grands coups de bâ ton ou de voulge à aller querir du vin à la ville, du poisson, des é piceries et autres choses excessives. – Que monsieur le roi sait cela. – Que nous entendons garder notre peuple des inconvé nients, larcins et pilleries. – Que c’est notre volonté, par Notre-Dame! – Qu’en outre, il ne nous agré e pas qu’aucun mé né trier, barbier, ou valet de guerre, soit vê tu comme prince, de velours, de drap de soie et d’anneaux d’or. – Que ces vanité s sont haineuses à Dieu. – Que nous nous contentons, nous qui sommes gentilhommes, d’un pourpoint de drap à seize sols l’aune de Paris. – Que messieurs les goujats peuvent bien se rebaisser jusque-là, eux aussi. – Mandez et ordonnez. – A monsieur de Rouault, notre ami. (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris)

 


IX. La lexicographie

 

La lexicographie est la science de l’é tude et de la formation des dictionnaires. Ils restent l’une des meilleures sources de renseignements sé mantiques, tant par le nombre de donné es que par la richesse des analyses. «Le dictionnaire de langue est la mé moire lexicale d’une socié té, et c’est le lexique qui est porteur de la quasi-totalité des significations qu’aucun de nous ne peut mé moriser.» (Pré face du Nouveau Petit Robert, 1994)(18) Le dictionnaire est un ouvrage qui vise la consultation et qui suppose une assez bonne connaissance de la langue.(28) Il faut signaler qu’il existe des dictionnaires encyclopé diques, qui s’inté ressent aux ré alité s que dé signent les mots et des dictionnaires de langue, qui s’inté ressent aux particularité s grammaticales, é tymologiques, dé rivationnelles, etc. des mots. Cette alternance reflè te les deux grandes tendances lexicales. Les dictionnaires de langue concentrent gé né ralement leur attention sur les vocabulaires fondamentaux et passifs, fondant sur la description des mots: tradition é tymologique et morphologique (Robert) alors que les dictionnaires encyclopé diques dé crivent souvent les vocabulaires spé cialisé s, fondant sur la description de la chose: tradition encyclopé dique (Larousse). Mais il faut reconnaî tre que dans certains cas il n’est pas facile de fixer la frontiè re entre information linguistique et information encyclopé dique.(5)

Les diffé rentiations entre les deux types de dictionnaires sont mieux repré senté es dans le sché ma suivant (28):

Dictionnaire encyclopé dique Dictionnaire de langue
Description du ré fé rent Description des mots
chose: photos, graphiques, noms propres. La dé finition encyclopé dique dé finit la chose et pas le mot. C'est un dictionnaire de connaissances. Il regroupe les familles sous le mê me article et travaille plus au niveau sé mantique. Petit Robert 2 des noms propres Tradition Larousse dé finition, usage, é tymologie.   Activité structurale consistant à mettre l'unité lexicale dans son champ. Ne retient que ce qui est utile pour le fonctionnement du langage. Traits distinctifs et pertinents (place l'unité par rapport à ses hyperonymes et parasynonymes). Tradition Littré, Robert

Les dictionnaires traitent le sens des mots en essayant d’en donner une dé finition. La dé finition consiste à employer une paraphrase qui est sé mantiquement é quivalente au mot. Cette expression paraphrastique doit appartenir au mê me paradigme grammatical que le mot: un nom est dé fini par un syntagme nominal, un verbe par un syntagme verbal, etc.(16) Chaque unité lexicale est pré senté e sous forme d’ article. Tout article s’ouvre sur un certain nombre d’informations concernant la prononciation, la caté gorie grammaticale, l’é tymologie, etc. L'ensemble des articles d'un dictionnaire forme sa nomenclature. É tant donné qu’un dictionnaire se destine à la consultation, il doit pré senter son contenu dans un ordre qui permettra à l’utilisateur de trouver un mot sans parcourir tout le texte. Le plus souvent c’est l’ordre alphabé tique qu’on trouve. Mais il y a des exceptions; les dictionnaires inverses classent les mots par ordre alphabé tique mais à partir de la fin des mots, ce qui facilitent la recherche des suffixes et des rimes. Il existe des dictionnaires de plusieures sortes en franç ais. Les dictionnaires gé né raux se donnent comme but de traiter tous les mots de la langue jusqu’à une limite quantitative. Une caracté ristique d’un dictionnaire gé né ral consiste à inclure en principe toutes les parties de discours (noms, verbes, adjectifs, adverbes, pré positions, etc.) (28) On constate que les formes les plus fré quentes sont des morphè mes (dé terminants, mots de relation, adverbes). Les dictionnaires gé né raux de la langue franç aise sont:

· Dictionnaire de la langue franç aise de Littré. (1859) É. Littré a conç u son dictionnaire à la fois litté raire et historique. Avec Littré la langue parlé e cesse d’ê tre considé ré e la norme: la langue é crite est considé ré e modè le. (25)

· Larousse (1865) Grand Larousse de la langue franç aise
L’originalité de ce dictionnaire encyclopé dique constitue de nombreuses illustrations et des cartes.

· Paul Robert cré e son dictionnaire et la " Socié té du Nouveau Littré " qui suit la tradition de Littré philologique et sé mantique, mê me si la nomenclature est diffé rente. La caracté ristique linguistique annonç ent la naissance de la tradition lexicographique. (28)

Les dictionnaires spé cialisé s limitent leur choix de mots à une sous-classe et donnent seulement la terminologie d’un domaine en particulier: dictionnaire de chimie, d’argots, de synonymes, de proverbes, etc.

Les dictionnaires diffé rentiels comprennent les mots utilisé s dans une ré gion, en excluant ceux utilisé s dans le franç ais national: dictionnaire des dialectes. Les dictionnaires encyclopé diques, linguistiques et spé cialisé s font partie de la classe des dictionnaires monolingues. Un autre type de dictionnaires sont les dictionnaires bi – ou plurilingues concernant l’explication des mots par l’intermé diaire d’une ou de plusieures langues é trangè res. Ils sont destiné s à rendre plus facile l’assimilation d’une langue é trangè re. Ces dictionnaires sont conç us comme des ouvrages pouvant fournir toutes sortes de renseignements sur les unité s lexicales, sur l’é tendue de leur emploi et leurs particularité s grammaticales.

 

 

QUESTIONNAIRE

 

1. Qu’est-ce qu’é tudie la lexicographie? 2. Quelle est la diffé rence entre les dictionnaires encyclopé diques et ceux linguistiques? 3. En quoi consiste la dé finition dans un dictionnaire? 4. Pré cisez ce que c’est que l’article et la nomenclature? 5. Quels types de dictionnaires de langue franç aise connaissez-vous? 6. Nommez quelques dictionnaires bi– ou plurilingues avec lesquels vous avez travaillé.

 

EXERCICES

 

1. Dans le Petit Robert, relevez des mots formé s à partir du pré fixe re. Y en a-t-il qui manquent. Lesquels?

 

2. Montrez que les dé finitions suivantes sont é galement des dé finitions par inclusion, en relevant la classe gé né rale et les diffé renciateurs:

frapper: toucher plus ou moins rudement en portant un ou plusieurs coups

grange: bâ timent clos servant à abriter la ré colte, dans une exploitation agricole

Essayez de trouver aussi d'autres termes qui appartiennent à la mê me classe gé né rale, mais qui sont exclus par les diffé renciateurs.

 

3. À l’aide du dictionnaire é tymologique, é lucidez les rapports qui existent entre les mots suivants: chef, capitaine, cheptel, capital; chenal, canal, ché neau, cannelle; ancê tre, anté cé dent; hô tel, hô pital, hospitalité; humeur, humide, humour.

 

4. En utilisant les dictionnaires usuels, tentez une analyse sé mique du nom cheval en comparant sa dé finition à celle de jument, â ne, â nesse, mule, mulet, é talon, poney. Constituez des constructions syntaxiques avec le mot cheval en mettant en lumiè re les traits de sé lection qui le caracté risent.

5. Faites des dé finitions sé mantiques des mots suivants par traits spé cifiques à partir d’ensembles lexicaux composé s d’abord de deux é lé ments puis au fur et à mesure en ajouter les sè mes supplé mentaires dont on a besoin.

saucisse, saucisson, boudin, andouille, andouillette, cervelas, merguez, salami.

lampe, lanterne, lustre, applique, girandole, chandelier.

Exemple:

couteau – instrument pour couper en appuyant

couperet – instrument pour couper en frappant

scie – instrument pour couper à dents, par un mouvement de va-et-viens

canif – les sè mes pré cé dents et à manche et à lame repliables etc.

Donnez les dé finitions linguistique et encyclopé dique des mots ci-dessus.

 

6. Soit une sé rie de mots à diffé rents sens. Appliquez les moyens mé caniques pour distinguer les diffé rents sens des mots italiqué s par des synonymes, par des dé rivé s et par constructions syntaxiques.

– 1. Jules, ouvrier spé cialisé, manie la fraise. 2. Marie fait des confitures de fraises. 3. Henri IV portait la fraise.

– 1. Je loue mon appartement 2 000 euros par mois. 2. Le roi David louait Dieu dans ses psaumes.

– 1. Une robe bleue. 2. Un bleu de travail. 3. Du bleu d’Auvergne. 4. Les anciens, à la rentré e, briment les bleus. 5. Quand j’ai appris cette nouvelle, je suis resté bleu.

– 1. La cour d’assises a acquitté le pré venu. 2. Georges a fini par acquitter toutes ses factures en retard. 3. Marie s’acquitte de sa tâ che à la perfection.

– 1. À mi-chemin, nous nous sommes arrê té s dans une agré able auberge. 2. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge!

Ré digez des articles de dictionnaire pour chaque mot, choisissez si vous les traiteriez en plusieurs articles ou en un seul. Cherchez les mots en question dans un dictionnaire é tymologique pour voir s’ils sont des polysè mes ou des homonymes.

 

7. Cherchez le mot carte dans plusieurs dictionnaires et repé rez ceux qui mentionnent la carte comme article de papeterie. Constituez de petits champs gé né riques basé s sur relation d’hypé ronymie autour de chaque type de carte.

 

8. Voici quelques sens du verbe marcher. Dé couvrez s’il est possible de les traiter comme un seul verbe polysè me et si un certain ordre est pré fé rable à un autre.

Marcher – mettre le pied sur quelque chose;

Marcher – produire l’effet souhaité ;

Marcher – se dé placer par appuis successifs des jambes et des pieds sans quitter le sol;

Marcher – fonctionner;

Marcher – croire naï vement ce qu’on vous dit, consentir à une proposition;

Marcher – traiter un obstacle avec mé pris et sans mé nagement;

Marcher – se mouvoir, avancer;

Regroupez et hié rarchisez les emplois comportant les diffé rents sè mes du verbe (groupe I, II, III, etc.). Nommez les critè res permettant un tel regroupement. Repé rez des exemples qui peuvent entrer dans deux caté gories. Classez les divers emplois du verbe selon leur richesse sé mique relative et constituez votre propre article de dictionnaire.


LIEUX DE POUVOIR POLITIQUE (mé tonymies)

L’Elysé e Ré sidence du Pré sident de la Ré publique = Le pouvoir pré sidentiel / Le Pré sident
Matignon Ré sidence du Premier Ministre (1935 Pré sidence du conseil)= Chef du gouvernement
Le Palais Bourbon Assemblé e nationale / Chambre des dé puté s
Le palais du Luxembourg Le Sé nat (1879)
Le Quai d’Orsay Ministè re des Affaires É trangè res
Le Quai des Orfè vres Aile du Palais de Justice occupé e par la Police Judiciaire
(Le Quai de) Bercy Ministè re des Finances
Rue de Grenelle Ministè re de l’É ducation Nationale
La place Beauvau Ministè re de l’Inté rieur
Le Palais Bronignart La Bourse
La rue de Valois Ministè re de la culture
 
Le 10 Downing street   Ré sidence du Premier Ministre britannique = le Premier Ministre
Le palais de Buckingham Palais royal britannique = le pouvoir royal / la Reine
La Maison Blanche Ré sidence du Pré sident des Etats-Unis à Washington = le pouvoir pré sidentiel
Le Pentagone É tat-major des armé es des Etats-Unis.
Le Kremlin Palais du gouvernement à Moscou = le chef de l’é tat russe
Le Vatican É tat dont le pape est le chef = l’autorité pontificale

COMPARAISONS LEXICALISÉ ES
(mé taphores vé gé tales)

1. Les lé gumes

Comparaisons / mé taphores Signification
une grosse legume un personnage important
ê tre pâ le comme un navet / comme une endive ê tre trè s pâ le  
dé biter des salades donner des explications mensongè res
faire chou blanc é chouer dans une dé marche
une feuille de chou journal peu estimé
ê tre dans les choux ê tre dans les derniers d’un classement
avoir les oreilles en feuille de chou avoir les oreilles dé collé es
j’ai plus un radis ( fam. ) je n’ai plus un sou
t’aurais pas un peu d’oseille (fam.) tu n’aurais pas un peu d’argent (à me prê ter )
faire le poireau, poireauter attendre
en avoir gros sur la patate (fam.) en avoir gros sur le cœ ur
mettre du beurre dans les é pinards ajouter un peu d’argent au budget familial
pousser comme une asperge grandir
pousser comme des champignons se multiplier rapidement
manger les pissenlits par la racine é tre mort
c’est fin des haricots c’est la fin de tout, le dé sastre
des haricots! des nè fles! indique que l’on ne gagnera rien
ce n’est pas mes oignons ç a ne me regarde pas
occupe-toi, mê le-toi de tes oignons occupe-toi de tes affaires
avoir un pé pin avoir un ennui
prends-en de la graine que cela te serve de leç on à toi aussi
se couvrir de lauriers remporter des succè s
se reposer sur ses lauriers s’arrê ter (de travailler) aprè s avoir bien ré ussi

 


Les fruits


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